CONCLUSION

Responsabilité, solidarité, humilité, authenticité ; autant de valeurs, d'enjeux qui doivent guider les décisions de l'industrie face à cette crise. Et c'est au travers de cette dimension morale que se pose la question de l'avenir du luxe. Car si le luxe est moral, il est avant tout créatif. Rappelons que la première guerre mondiale, suivie par la grippe Espagnole ont donné naissance ... aux années folles ! Une période portée par l'euphorie créatrice, l'explosion de créativité, l'envie de vivre débridée.

 

Cette énergie exceptionnelle résultant du Coronavirus pourrait s'apparenter à la prolongation de cette vision positive et séduisante, déjà adoptée par certaines marques. Et même si ce parallèle entre les années folles et la suite du Covid-19 a ses limites, il résonne pourtant bien avec les tendances de fond qui préexistaient avant cette crise : la transformation durable de l'écosystème, le rapatriement des demandes touristiques vers les marchés domestiques, la rationalisation des réseaux de distribution, l’accélération du e-commerce et des services omnicanaux. Alors si l’envie de vivre préexistait au Covid-19 et qu’elle se voit démultipliée, c’est une formidable opportunité créatrice pour le secteur.

 

Le luxe a su gérer de nombreuses crises par le passé et malgré une réorganisation considérable, l’industrie est bien préparée à affronter la dernière en date – en témoignent sa solidité financière suffisante ainsi que sa capacité à réduire les coûts. Au-delà de 2020, nous imaginons davantage une ouverture créative forte, plutôt qu’une contraction économique. En effet, l’état de santé du luxe n’est pas si précaire, il est même rassurant.

 

Durant une longue période, la croissance organique du luxe, liée à l'augmentation de ses volumes et une hausse continue des prix était finalement assez faible. Si les enseignes veulent dorénavant susciter un regain d'intérêt ou recruter de nouveaux clients - les Millennials et la Génération Z, un retour aux fondamentaux du luxe doit s'opérer. 

 

Avec des stratégies bien rodées et face à un consommateur plus sensible au prix, l'industrie du luxe doit aujourd'hui et plus que jamais se concentrer essentiellement sur les valeurs qui la caractérise.  

Cette crise non seulement économique mais également sanitaire et sociale nous a collectivement fait prendre conscience de la mort. Et si la vie est le reflet de nos croyances, le luxe s'en fera l'écho inspirant et admiré.

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